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CHANT PREMIER.

Vous qui, toujours roulant sur la voûte du monde,
Ramenez des saisons la présence féconde,
Je dirai vos bienfaits et vos feux éclatants.
      Leur marche régulière a mesuré le temps.
Mesurer ce qui fuit, sans laisser nulle trace,
Ce qui fait la durée, et n’est pas dans l’espace,
L’homme a dû ce grand art au dieu père du jour.
De l’astre, en un point fixe, observant le retour,
Et suivant ses progrès dans sa course ordonnée,
Il apprit à compter les jours, les mois, l’année.
D’abord à l’inventeur d’un facile appareil
L’ombre trace, en tournant, la marche du soleil.
Dans le passage étroit qu’offre un vase infidèle,
L’eau marque, en s’écoulant, l’heure qui fuit comme elle.
Mais l’art vient nous offrir des secours plus certains :
Un instrument fragile, ouvrage de nos mains,
Et qu’anime l’effort d’une faible spirale,
Suit le cours du soleil d’une vitesse égale.
Dès que l’homme eut soumis à l’art ingénieux
La mesure du temps et la marche des cieux,