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L’ASTRONOMIE.

Notre œil ne peut braver leurs moindres étincelles,
Et nous leur demandons des clartés éternelles !
Sachons plutôt jouir de leurs bienfaits constants.
      Ces clartés que sur nous leurs disques éclatants
Versent incessamment dans l’étendue immense,
Remplissent l’univers qu’anime leur présence.
Sans corps, sans pesanteur, et pourtant colorés,
Élancés de leur source, et non pas attirés,
Ces filets déliés d’impalpable lumière
Viennent du fond du ciel frapper notre paupière.
Ils tracent dans leur route un sillon radieux ;
L’éclair est moins rapide ; et, tandis qu’à nos yeux
Le balancier du temps mesure une seconde,
Vingt fois ils franchiraient l’axe de notre monde (21) :
Prodige de vitesse à l’homme révélé,
Que son œil ne peut suivre, et qu’il a calculé !
Vainement ce soleil, père de la nature,
Se trouve séparé de notre sphère obscure
Par plus d’un million de ces vastes degrés
Que du nord au midi Delambre a mesurés ;