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CHANT PREMIER.

Suivant sa densité, dans l’immense étendue,
Chacune s’arrêtant demeura suspendue (18).
Eh ! comment méconnaître, à ces signes certains,
De ces mondes créés les mobiles destins ;
Surtout, lorsque portant un même témoignage,
Le moindre satellite à ces lois rend hommage ?
D’un éclat emprunté tous brillent à nos yeux ;
Du couchant à l’aurore ils roulent dans les cieux ;
Ils disent à quel astre ils doivent la naissance,
Et leur forme est témoin de leur incandescence.
L’un est encore en feu ; l’autre, toujours errant,
Promène dans l’espace un disque transparent ;
La terre est refroidie, et peut-être la glace
De la pâle Phœbé couvre déjà la face (19).
Ainsi, tous ont subi des changements divers :
Changer est le destin, la loi de l’univers ;
Le temps fuit, la nature élabore, et chaque être
Naît, croît, vit un moment, et s’éteint pour renaître (20).
Mais qu’importe après tout aux mortels curieux
Cette immortalité des astres radieux ?