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NOTES

(19). page 279, vers 11 ET SUIV.

Tout change et s’élançant dans les âges lointains.

Lucrèce exprime la même idée.

La matière à jamais divise, unit sa masse,
Nage, roule et parcourt les gouffres de l’espace.
Rien ne reste immobile, et de secrets efforts
Du plus solide objet fatiguent les ressorts.
Du temps victorieux la lutte continue
l’altère, le dissout, le dérobe à la vue.
Mais tandis qu’au torrent tout succombe entraîné,
L’immuable univers suit son cours ordonné.
Des féconds éléments l’éternelle inconstance
Fait régner tour à tour la mort et l’existence.
Chaque race paraît et fuit rapidement ;
Au spectacle du monde elle assiste un moment ;
Ainsi qu’aux jeux sacrés la foule poursuivie,
Passe de main en main le flambeau de la vie.

(Traduction de M. de Pongerville.)