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CHANT SIXIÈME.

Doivent se disperser en poussière impalpable,
Des mondes renaissants matière inépuisable ?
Les torrents de lumière, au sein du firmament,
Peuvent-ils sans tarir couler incessamment ?
Enfin cette substance, invisible et fluide,
Qui reçut un vain nom pour occuper le vide,
L’éther, qui dans ses flots voit nager tous les corps,
Peut-il, sans les user, fatiguer leurs ressorts ?
Ainsi dans l’univers tout s’agite et circule,
S’assemble et se détruit, l’astre et la molécule ;
Tout change, et, s’élançant dans les âges lointains(19),
Court sous une autre forme à de nouveaux destins ;
Cet avenir obscur, les mystères de l’Être,
Qui les expliquera ? la mort, la mort peut-être.
Dans ces lieux souterrains où par de durs travaux
L’avarice poursuit les sels ou les métaux,
Il est des malheureux dont la faible paupière
N’a jamais du soleil entrevu la lumière.
Nés dans les profondeurs des antres ténébreux,
Jamais un jour serein ne se leva pour eux ;