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CHANT SIXIÈME.

Ces doutes, hasardés par un esprit sublime,
Aux respects des mortels ont un droit légitime :
Nos regards, élancés aux profondeurs du ciel,
Verront peut-être un jour ce que crut voir Herschel,
Atteindront ce fluide, ou plus dense ou plus rare,
Où des mondes futurs le destin se prépare :
Déjà par ses secours que d’astres découverts
Dans la zone qui ceint l’orbe de l’univers !
L’univers ! qu’ai-je dit ? ah ! pardonne, ô grand Être,
Pardonne à cet orgueil qui voudrait tout connaître.
Créateur des soleils, source de la clarté,
Nous diras-tu leur nombre et leur immensité ?
L’univers est borné, si notre esprit l’embrasse ;
L’univers que je vois n’est qu’un point dans l’espace.
Placez l’observateur sur l’ardent Sirius,
Un fil lui cachera l’orbite d’Uranus,
Et les mondes flottants que le soleil attire,
Et cet astre lui-même avec tout son empire.
La Terre, les Gémeaux, les Ourses, Procyon,
Et l’énorme Baleine et l’immense Orion,