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CHANT PREMIER.

C’est un soleil nouveau que le monde a vu naître,
Lumineux par lui-même, et qui va ne plus l’être ;
Mais non solide encore, et dans l’immensité (12)
Lançant d’autres débris de son disque agité.
Maîtrisés, en tournant, par la loi qui les presse,
Son équateur s’élève, et son pôle s’abaisse
À mesure qu’il fuit dans les plaines du ciel
Le foyer enflammé de l’astre paternel ;
Sa chaleur s’amortit, sa matière plus dense
Règle enfin sa vitesse en gardant sa distance :
Le globe ardent n’est plus, et l’on voit en son lieu
Rouler un monde éteint autour d’un astre en feu.
Tel fut le sort, dit-on, des sœurs de notre sphère
Qui jaillirent des flancs de leur glorieux père ;
Et, sur un même plan, circulant à l’entour,
Forment une ceinture au dieu brillant du jour.
      Ô Muses, pardonnez, si d’une main mortelle
J’ajoute à votre lyre une corde nouvelle ;
Mais la science dicte, et confie à mes soins
Les fastes de ces temps qui furent sans témoins.