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L’ASTRONOMIE.

Et depuis cinq mille ans qu’il invente et répare,
Un désastre nouveau peut-être se prépare. »
Ainsi de nos ayeux s’exprimait la douleur.
Et comment, en effet, défier le malheur,
Alors que d’un Néron la fatale puissance
De ces astres cruels attesta l’influence ?
Un globe teint de sang s’est levé sur l’Ossa,
Et soudain, dans les flots où domine Crissa,
Hélice, aux naufragés long-temps hospitalière,
Avec ses citoyens s’abîme tout entière.
Un Arabe imposteur, un farouche Timour,
Vont-ils porter la mort aux lieux où naît le jour ?
La comète a paru, sinistre messagère,
Semant devant leurs pas l’épouvante et la guerre.
Un autre Mahomet a-t-il d’un bras puissant
Aux murs de Constantin arboré le croissant ?
Le Danube étonné se trouble au bruit des armes,
La Grèce est dans les fers, l’Europe est en alarmes :
Et, pour comble d’horreur, l’astre au visage ardent
De ses ailes de feu va couvrir l’occident.