Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.
266
L’ASTRONOMIE.

Tel que le char volant dans des flots de poussière,
Poursuit la borne assise au bout de la carrière.
Revient, tourne, s’éloigne, et reprenant son cours,
Ne la touche jamais, et l’effleure toujours ;
Telles dans votre ellipse et votre essor rapide,
Que poursuit ou devance un lumineux fluide,
Par-delà les confins de l’antique Uranus
Vous fuyez, vous plongez dans des cieux inconnus ;
Vers un autre soleil vous semblez entraînées,
Mais un regard, après des centaines d’années,
Un regard vous rappelle, et du maître éclatant
Le cortège en son sein vous reçoit un instant.
Votre apparition soudaine, inattendue,
Surprend l’œil, qui des cieux parcourait l’étendue :
Par un art diligent vos pas sont mesurés ;
D’un soleil plus voisin vos astres éclairés,
Brillent, changent de phase, et prompts à disparaître,
Se perdent dans l’espace, innombrables peut-être ;
Ils échappent à l’œil qui les épie en vain :
Comment les reconnaître en leur cours incertain ?