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CHANT SIXIÈME.

Et, devançant Newton, de ce grand phénomène
Tu demandais la cause au ciel qui le ramène.
La marche de Phébé, la colère des mers,
Fixent l’œil attentif sur leurs rapports divers.
La lune vient d’atteindre au haut de sa carrière,
Déjà l’Océan gronde et franchit sa barrière ;
Elle fuit, il s’apaise ; elle se rallentit,
Le flot séditieux l’attend et s’amortit.
L’astre est-il plus voisin ? De sinistres orages,
Des vagues en fureur insultent les rivages.
Est-ce donc que Phébé chaque jour vient deux fois
Refouler l’Océan qui mugit sous le poids ?
Non, mais des flots émus pour soulever l’empire,
Au lieu de les presser sa force les attire.
Phébus, qui de plus loin appelle nos regards,
De ce pouvoir caché lui laisse les trois parts.
Quand le frère et la sœur, opposés l’un à l’autre,
De leurs disques rivaux prêtent l’éclat au nôtre,
Ou quand le dieu du jour et la reine des mois
Sous l’humide occident se plongent à la fois,