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L’ASTRONOMIE.

C’est non loin de ces nœuds, où dans sa route oblique
Le globe de Phébé divise l’écliptique,
Qu’elle ose du soleil nous dérober les feux,
Ou le rend à la terre, et se cache à tous deux :
Quatre lustres ont vu ses courses incertaines,
Et le ciel reproduit les mêmes phénomènes.
Par ces nœuds inconstants, ses caprices divers,
Phébé semblait braver les lois de l’univers :
Laplace l’a soumise, et la sphère infinie
Obéit tout entière au sceptre du génie.
Notre terre en grosseur passe cinquante fois
L’astre dont le croissant nous ramène les mois :
En vain il voudrait fuir ; à sa distance extrême
La terre l’atteindrait en dix tours sur soi-même.
La fille de Latone au visage si doux
Va roulant à la fois sur son axe et sur nous.
Ses révolutions qu’un temps égal opère,
Fixent toujours nos yeux sur le même hémisphère,
Et du globe paisible, à notre sort lié,
L’œil humain ne peut voir qu’une seule moitié ;