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CHANT SIXIÈME.

Mais son ardeur s’épuise à vaincre le fluide,
L’obstacle rallentit son essor moins rapide,
Et de la pesanteur l’invincible pouvoir
Le ramène à mes pieds pour ne plus se mouvoir.
Cette force, non loin de l’heureuse Cybèle,
Captive incessamment sa compagne fidèle.
Commence-t-elle à croître ? un filet argenté
Se courbe à l’occident que Phébus a quitté.
Est-elle en son décours ? arrondi vers l’aurore,
Son croissant fuit le dieu qui la poursuit encore.
La pointe de ses dards menace tour à tour
L’espace que le ciel oppose aux traits du jour.
De sept nuits en sept nuits, plus brillant ou plus sombre,
Son disque se dégage ou se plonge dans l’ombre,
Se dévoile à demi, s’arrondit par degrés,
Et disparaît enfin dans les cieux azurés.
Sur l’orbe du soleil sa marche est inclinée.
Mais avant d’accomplir sa dix-neuvième année,
Coupant sur tous les points le zodiaque ardent,
Son char qui le parcourt a gagné l’occident.