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L’ASTRONOMIE.

La terre, Jupiter, la comète elle-même,
Les soleils l’un sur l’autre avec tout leur système,
Vont former, des débris de tant d’astres divers,
Une masse immobile au sein de l’univers.
Rassurez-vous, mortels, le mouvement des sphères,
Leur ordre est maintenu par deux forces contraires.
Mais quel bras imprima le premier mouvement
À ces corps que leur centre attire incessamment ?
Quelle cause produit cet attrait invisible
Qu’éprouve de si loin la matière insensible ?
Quel contraire pouvoir en agitant ces corps
Les fait fuir de leur centre et les chasse au dehors ?
L’homme interroge en vain et le ciel et la terre :
Newton a dit les lois, la cause est un mystère.
Le caillou que ma fronde a long-temps agité
S’échappe vers les cieux, malgré la gravité ;
Il m’obéit encor, déjà loin de ma vue :
Ma force qui le suit le soutient dans la nue ;
L’air s’ouvre devant lui par mon bras refoulé :
La pierre inerte monte au séjour étoilé ;