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CHANT SIXIÈME.

La pompe d’où l’air fuit pour produire le vide,
Et l’aiguille soumise au pôle qui la guide.
Là le fourneau d’Hermès fond les métaux ardents,
Le pendule animé compte ici les instants.
Du ciel le télescope a conquis les royaumes,
Et le verre puissant donne un corps aux atomes.
Un jour, lorsque le temps dans un long avenir
Aura détruit nos arts et notre souvenir,
Lisant ces mêmes noms, écrits à cette place,
L’homme dira sans doute : Oui, je revois les traces
Des antiques travaux, et du ciel les deux parts ;
Leur contraste éloquent l’atteste à nos regards :
Sous les astres du nord les peuplades sauvages
Ne virent dans ces feux que bizarres images,
Des ourses, des dragons, des monstres fabuleux,
Tandis qu’à son génie associant les dieux,
Le midi, plus savant, confiait aux cieux mêmes
Des arts qu’il inventa les fidèles emblèmes.
Hélas ! quand à nos yeux s’offrent des monuments.
Telle est souvent l’erreur de nos vains jugements ;