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L’ASTRONOMIE.

Muses, dites leur gloire, et du pôle du monde
Qu’à vos chants de triomphe une autre voix réponde !
Prenez vos harpes d’or, êtres mystérieux
Qui peuplez de Fingal le ciel harmonieux,
Et, dédaignant enfin des exploits fantastiques,
Bardes, chantez du nord les héros pacifiques !
Voyez-les imprimant sur vos âpres climats
L’ineffaçable trait de leurs savants compas.
Les prismes du Kittis qui brillent dans la nue,
Des angles calculés marquent la cime aiguë.
Docile au voyageur, le renne bondissant
Dans ces routes sans trace emporte un char glissant ;
Les fleuves, arrêtés dans leur course rapide,
Offrent à la mesure une base solide,
Et la toise qui court sur leurs sentiers unis,
Se confie au niveau de ces flots aplanis(2).
Que des pins renversés les tiges résineuses
S’élèvent en brasier sur ces rives neigeuses,
Et de l’homme engourdi protégeant le repos,
Que la flamme pétille où murmuraient les eaux.