Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
CHANT SIXIÈME.

Mesurez sa grandeur du pôle à cette zone
Qu’enferme le tropique, et parcourt l’Amazone.
Oh ! du génie humain succès toujours croissants !
Colomb ajoute au monde, et Galilée aux sens ;
L’un agrandit la terre et l’autre l’Empyrée :
Herschel peuple de feux cette voûte azurée,
Et Copernic, Kepler, Newton, à tous ces corps
Marquent leur rang, leurs lois, leur force et leurs rapports.
À ces lois, cependant, du globe de Cybèle
L’essor capricieux parut long-temps rebelle ;
Les sages qu’en son vol Newton sut devancer
Sur ses vastes calculs n’oseraient prononcer.
Ils hésitent, leur art à la planète obscure
Demande vainement sa forme, sa mesure ;
Picard et Cassini la cherchent, et leur main
Ouvre et ferme vingt fois le compas incertain.
« Sortons, sortons du doute, a dit La Condamine :
« Mesurons les degrés que le pôle domine ;
« Partageons-nous la terre, allons sous l’équateur,
« Le pendule à la main, juger la pesanteur.