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L’ASTRONOMIE.

Donne, donne un asile à ma nef imprudente,
Qu’égarèrent les feux d’une route brillante ;
Laisse-moi, descendu de la voûte des cieux,
Contempler à loisir tes destins glorieux :
Ton globe n’est qu’un point dans la sphère infinie,
Mais son noble habitant fut doué de génie :
Eh ! parmi tous ces corps lumineux, éclairés,
Brûlants ou refroidis, attirants, attirés,
Planètes ou soleils, comètes, satellites,
Qu’importent les grandeurs ? qu’importent les limites ?
Ces mondes et le tien, sur leur axe agités,
Roulent inaperçus dans cette immensité.
Plus grande que Vénus, que Mars et que Mercure,
Ceins ton front de forêts, pare-toi de verdure ;
Que l’automne et l’été, variant leurs couleurs,
Répandent sur ton sein et les fruits et les fleurs,
Doux charme des saisons, variété féconde,
Qu’ignore Jupiter aux limites du monde.
Et vous, de cette terre enfants industrieux,
Qui cultivez son sein, qui lisez dans ces cieux,