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CHANT PREMIER.

La terre, six mille ans, fut le centre du monde ;
Soleil, ta place alors n’était que la seconde ;
Les sphères s’élevaient dans la voûte des cieux
Pour guider notre route et pour charmer nos yeux.
Enfin, reconnu roi des mondes qu’il attire,
L’astre dominateur recouvra son empire.
Quelques globes obscurs qui roulaient à l’entour,
Inondés de ses feux, composèrent sa cour,
Et, rejetée au loin dans la vaste étendue,
Notre terre à son roi fut peut-être inconnue.
Mais ce père des jours par lui-même embellis,
N’est qu’un de ces soleils dont les cieux sont remplis (4);
Innombrables, brûlants, puissants comme lui-même,
Sans doute ils sont aussi le centre d’un système ;
Dans l’espace profond jetés confusément,
Ils répandent la vie avec le mouvement ;
Ils marchent entourés de nombreux satellites,
Et l’univers n’a plus ni centre ni limites.
Notre brillant soleil, dans cette immensité,
N’est qu’un point ; notre terre, un atome habité