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DU CINQUIÈME CHANT.

La révolution de Vénus autour du soleil est de 224,701 jours, ce qui équivaut à huit fois 28 jours, ou huit mois lunaires.

Il y a des temps où l’éclat de Vénus est tel qu’on la voit en plein jour, à la vue simple[1].

« En 1678 et en 1686, D. Cassini, observant Vénus, vit une lumière qui avait la même phase que la planète : c’était un croissant. Il est certain que si Vénus avait un satellite, nous les verrions l’un et l’autre avec la même phase… Ce satellite, ou du moins cette apparence, a été revue en 1740 par M. Short, Anglais, en 1761 par M. Montagne de Limoges… Malgré ces apparitions répétées, les astronomes doutent encore de l’existence de ce satellite, qu’on n’a pu retrouver en le cherchant et qui n’a jamais été offert que par le hasard ; plusieurs sont portés à croire que c’est une illusion d’optique… »

(Bailly, Hist. de l’astr. mod., I. 10, § 19 et 20.)

M. Le Gentil, parti le 26 mars 1760, pour aller observer à Pondichéry le passage de Vénus sur le disque du soleil, qui devait avoir lieu le 6 juin 1761, ne put, par suite des événements de la guerre entre la France et l’Angleterre, observer ce phénomène que de dessus le pont de son vaisseau, et par conséquent très-imparfaitement : son zèle le détermina à attendre dans ces contrées l’autre passage qui devait avoir lieu, huit ans après, le 3 juin 1766. La paix lui permit de se transporter dès 1766, pour son observation, à l’île de Manille ; mais il y reçut ordre de retourner à Pondichéry, où un autre malheur lui fit perdre le fruit de dix ans d’attente. « Par une fatalité qui semblait le poursuivre, le temps serein qui avait régné tout le mois de mai, et s’était prolongé jusqu’au 3 juin 1766, cessa le jour même où il en avait le

  1. Vénus étant une planète inférieure, c’est-à-dire placée plus près du soleil que la terre, nous ne pouvons jamais la voir complètement éclairée.