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CHANT CINQUIÈME.

Resserrant son empire en d’étroites limites,
Jupiter près de lui retient ses satellites (24).
Tour à tour à nos yeux, de leur disque argenté
S’accroît, pâlit, s’éteint l’inégale clarté,
Et cachant son éclat dans l’ombre qui s’allonge,
Chaque jour éclipsé, l’un ou l’autre se plonge.
Chaque jour l’œil humain peut voir au haut des cieux
Leur ombre traverser le front du roi des dieux,
Et l’un d’eux quelquefois avec l’autre conspire
Pour obscurcir deux parts de ce brillant empire.
O pouvoir du génie ! ô travaux assidus !
Ces globes, si long-temps à nos yeux inconnus,
Leur marche, leurs retours, leurs éclipses fréquentes,
Laplace les soumet à ses règles savantes.
Delambre a calculé ces vastes mouvements.
Au pilote égaré sur les flots écumants
Ces astres vont marquer et sa place et sa route.
De l’éclipse annoncée à la céleste voûte
Le retard dit quel tems à parcourir les cieux
Employa le rayon qui vient frapper nos yeux :