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CHANT CINQUIÈME.

Sans cesse à ses regards offrent la même face
De globes que vingt fois notre terre surpasse.
Autant nous sommes loin du souverain des deux.
Autant et quatre fois, dans son cours glorieux,
Le puissant Jupiter étend son orbe immense (22).
Le lustre vainement s’enfuit et recommence :
Dans chacun des palais sur sa route placés
Un an retient ses pas si lentement tracés ;
Et lorsqu’il touche enfin à sa borne dernière,
La terre a terminé sa douzième carrière.
Mais, tandis que nos yeux accusent sa lenteur,
Dans les cieux qu’il parcourt son rapide équateur
Accomplit en un an neuf cents tours sur lui-même.
Plus cet orbe est immense et sa vitesse extrême,
Plus, libre du pouvoir qui la fait graviter,
La matière s’échappe et tend à s’écarter,
Et vers son équateur par le temps amassée,
Change en globe aplati sa sphère balancée :
Tel roule Jupiter en fuyant l’occident.
O vous, de la nature illustre confident,