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L’ASTRONOMIE.

Tel n’est point Jupiter, lorsque dans l’Empyrée(20)
S’élève lentement sa lumière azurée.
L’Éclatant est son nom ; d’un maître redouté
Il garde seulement la douce majesté.
Vainement Uranus, et Saturne et Cybèle,
Mars, Vénus, et Mercure, à son père rebelle,
Contre lui réunis voudraient le détrôner,
Le dieu d’un bras d’airain saurait les entraîner.
Mais rien ne trouble plus son empire paisible :
Son cortège long-temps à nos yeux invisible (21),
Errant autour de lui, va raconter aux cieux
De ses amours divins le sens mytérieux.
Le bel enfant qu’Ida vit ravir à la terre
Pour verser le nectar au maître du tonnerre,
L’arbitre des humains, la sévère Thémis,
Hébé toujours riante, et la sage Métis,
Par qui des arts savants la déesse animée
Du front de Jupiter s’élança toute armée,
Voltigent sur ses pas, l’entourent, et du jour
Lui prêtant les clartés qu’il leur rend à son tour,