Du globe où nous marchons inconstante rivale,
Entre Mercure et nous partageant l’intervalle,
Compagne radieuse et sœur du dieu du jour,
C’est Vénus qui l’annonce et le suit tour à tour.
Mais en vain sous deux noms le vulgaire l’honore,
L’étoile de Vesper est celle de l’aurore.
La voilà qui paraît, courez, heureux amants !
Ô Vénus, devant toi, ces feux, ces diamants(18),
Tout pâlit ; et que sont auprès de tes montagnes,
Les Alpes et l’Atlas, géants de nos campagnes ?
Lorsque sur nous des nuits l’astre resplendissant
Huit fois a ramené son disque et son croissant,
Des coursiers du soleil brillante avant-courrière,
Tu fermes ton année et reprends ta carrière.
Près d’Hélion lui-même à son midi monté,
Ta sphère brille encor d’une douce clarté :
L’œil y distingue à peine une tache légère :
Dis-nous si dans les cieux tu roules solitaire.
Laisse-nous mesurer ton croissant lumineux.
Surtout quand du soleil tu traverses les feux,