Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
CHANT CINQUIÈME.

Que l’étude assidue y sollicite encore
Les autres vérités que notre siècle ignore.
Comment interroger ces astres qui toujours
Dans un ordre immuable accomplissent leur cours,
Et qui, nous dérobant leur masse et leur distance,
Semblent fixés au ciel d’où leur flamme s’élance ?
Mais autour du foyer qu’enceint notre univers
Sont des mondes errants dans des sentiers divers,
Dont la douce lumière, au soleil empruntée,
Réfléchit son éclat, et n’est point agitée.
Dans l’océan de flamme incessamment plongé,
Roulant sa masse obscure en un orbe allongé,
Divers dans ses aspects, Mercure solitaire
Erra long-temps peut-être inconnu de la terre.
Cependant quand, le soir, le soleil moins ardent
Laissait le crépuscule éclairer l’occident,
Au bord de l’horizon une faible lumière,
Semblait suivre du dieu l’éclatante carrière.
L’art mesura son orbe, et l’œil de Gassendi
Sur le front du soleil suivit son vol hardi(17).