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CHANT CINQUIÈME.

Les signes, l’équinoxe, et le solstice et l’Ourse,
Retrouveront leur place et reprendront leur course.
     Ainsi nés pour l’erreur, mortels ambitieux,
Tout n’est qu’illusion pour vos débiles yeux :
Ce soleil, cette terre, et ces astres tranquilles,
Vous paraissent briller à leur place immobiles !
Hélas ! de votre esprit les efforts impuissants
N’ont-ils pas leurs erreurs aussi bien que vos sens ?
Nier est téméraire ; affirmer, impossible.
La science d’Euclide est la seule infaillible :
Mais comment à l’erreur prétend-elle échapper ?
En écartant au loin ce qui peut la tromper.
Dans le monde idéal souveraine absolue,
Elle embrasse le temps, mesure l’étendue :
Le monde véritable échappe à son compas.
Elle ose soupçonner, mais ne nous montre pas
De ces globes brillants les énormes distances
Leur vitesse, leur cours et leurs orbes immenses.
Déjà Lalande, Herschel, dans des angles aigus,
Vers le pôle d’Auster ont vu fuir Sirius.