Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
L’ASTRONOMIE.

Ramenait lentement sa barque radieuse(14),
Et quittait pour le Nord l’Égypte limoneuse,
Ammon, le front paré des cornes du bélier(15),
Ouvrait à l’Orient son temple hospitalier,
Et Thèbes, vers l’autel couvert de ses offrandes,
Conduisait un taureau couronné de guirlandes.
Rites mystérieux ! antiques monuments,
Où la terre du ciel lisait les mouvements.
D’Ammon, vainqueur d’Apis, l’étoile fortunée
Présidait aux beaux jours qui commencent l’année
Autrefois le Taureau ramenait le printems ;
Le Bélier à sa place a régné deux mille ans ;
Et ce sont aujourd’hui les poissons de Nérée
Qui rendent sa parure à la fertile Rhée.
Le Verseau dardera tous les feux du Cancer ;
Le brûlant Sirius verra naître l’hiver.
L’Épi, trompant nos vœux, produira les orages ;
Et quand, roulés enfin par le torrent des âges,
Sur les vastes débris des trônes écroulés,
Treize siècles vingt fois se seront écoulés,