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L’ASTRONOMIE.

Cessant de dominer sur le pôle infidèle,
Ne verra plus rouler les mondes autour d’elle.
Quoi ! nos neveux, un jour, verront-ils sans terreur
Le soleil égaré parcourir l’équateur ?
Plus d’été, plus d’hiver ; les saisons, les journées
A l’uniformité seraient donc condamnées ?
Rassurez-vous, mortels ; votre globe agité
Doit son juste équilibre à sa rapidité.
Il penche, il se relève en tournant sur lui-même.
Tel, si j’ose à l’enfance emprunter cet emblème,
Tel, d’une adroite main rapidement frappé,
Le buis infatigable, à sa corde échappé,
Sur un pivot aigu suspend son cône agile,
Et plus il est fouetté, plus il dort immobile.
Dans ses frivoles jeux l’enfance a découvert
Ce que sut le premier expliquer d’Alembert (12).
Par un balancement peu sensible à la vue,
Sur son axe incliné la terre est soutenue.
Les astres, chaque jour, d’un mouvement pareil
Devancent d’un instant la marche du soleil ;