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CHANT CINQUIÈME.

Infini, répandu sur toute la nature,
Il nous est imposé par la planète obscure.
Voisin faible et pressant, le globe qui nous suit
Sollicite et retient l’astre qui le conduit (10).
Inégale en sa forme, errante en son orbite,
D’un triple mouvement notre sphère s’agite,
Marche autour du soleil, sur soi roule toujours,
Et, troublée, incertaine, oscille dans son cours.
Ainsi, lorsqu’un vaisseau, les ailes étendues,
De sa quille d’airain fend les ondes émues,
Les mâts, que chaque flot balance lentement,
D’un et d’autre côté penchent incessamment,
Et le nocher croit voir dans la céleste voûte
Les astres ébranlés s’écarter de leur route ;
Aux cieux et sur la terre ainsi l’illusion
Fait marcher le rivage et tourner l’horizon.
Tout change, l’équateur s’ébranle dans sa masse,
Avec l’axe des cieux le pôle se déplace,
L’écliptique descend ; quelques siècles encor,
Le char prendra sa course, et la reine du Nord (11)