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CHANT CINQUIÈME.

Après deux fois sept jours dans les cieux disparue,
A l’orient du disque elle nous est rendue ;
Et son retour atteste à l’œil qu’elle avait fui,
Que, fille du soleil, elle tourne avec lui (5).
Mais quelle est cette tache ? une écume formée
Des éléments impurs de la sphère enflammée ?
Un gigantesque mont de feux environné,
Qui lève tout-à-coup son sommet calciné ?
Un nuage dix fois aussi grand que la terre ?
D’un immense volcan l’effroyable cratère ?
Ou, dans ces cieux enfin qu’embrasent les éclairs,
Un long déchirement, des gouffres entrouverts,
Par qui l’œil peut atteindre à la surface obscure
De ce brillant soleil flambeau de la nature ?
Oh ! qui me répondra ? Newton, Laplace, Herschel,
Vous si souvent admis aux mystères du ciel,
Cet astre est-il ardent, ou le léger fluide
S’enflamme-t-il autour de son disque rapide ?
Quel est de tous ces feux l’éternel aliment ?
Cette lumière enfin qui coule incessamment (6),