De la vie et du feu source pure et féconde,
Centre des mouvements prescrits à notre monde ;
C’est toi qui nous dépars, régulateur du temps,
Les ans, les mois, les jours, les heures, les instants.
Bienfaiteur des mortels, prête-leur ta lumière :
Leurs jours sont-ils sereins, rallentis ta carrière ;
Sont-ils infortunés, retire ton flambeau,
Soleil, hâte ta course, et les rends au tombeau(4).
Mais quelle est ta nature, ô source inaltérable,
Foyer toujours ardent, toujours inépuisable ?
L’œil fixé vers les cieux dans un doute constant,
La science se tait, observe, admire, attend.
Son regard attentif suit cette tache obscure
Qui ternit de tes feux la lumière si pure,
Nuage irrégulier, qui d’abord offre aux yeux
Une ombre qu’environne un filet radieux ;
Fidèle à l’équateur, dont elle suit la trace,
Dans cette route ardente elle croît et s’efface,
Et le trait allongé que nous montre le bord
S’élargit en marchant pour s’amincir encor.