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L’ASTRONOMIE.

Kepler, oh ! prescience attribut du génie !
Kepler, en admirant la céleste harmonie,
Soupçonna qu’entre Mars et l’ardent Jupiter
Quelques globes obscurs se perdaient dans l’éther,
Et notre siècle a vu, peuplant ce vaste espace,
Vesta, Junon, Cérès, Pallas, y prendre place.
Sur l’équateur céleste, en leur route inclinés,
Dans une zone étroite ils seraient tous bornés,
Si Pallas, renversant une injuste barrière,
N’eût loin de l’écliptique élargi sa carrière.
Tous ces astres, dont l’orbe enceint le dieu du jour,
En des temps inégaux recommencent leur tour.
De Mercure en trois mois la course est terminée(1),
La terre en douze mois accomplit son année,
Et l’antique Uranus y consume à pas lents
Seize lustres entiers prolongés de quatre ans.
Plus ou moins éloignés du monarque suprême,
Chacun reçoit ses feux en tournant sur soi-même.
Enfin les plus puissants, courtisans couronnés,
De leurs propres sujets marchent environnés.