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CHANT QUATRIÈME.

Ah ! que sur ce rocher la terre soit stérile.
Vous que la mort menace, évitez cet asile.
Voyageur malheureux, fuyez, éloignez-vous,
Les flots seront plus sûrs, les orages plus doux ;
Que la noire tempête, assiégeant ce rivage,
Sappe les fondements de cette île sauvage.
Sur ce roc abhorré des hommes et des dieux
Qu’aucun astre jamais ne console les yeux.
Halley, tu l’éprouvas : plus d’une année entière
Tu cherchas dans le ciel une faible lumière.
Enfin, sous le Centaure et non loin du Vaisseau,
Tes yeux se sont fixés sur un groupe nouveau.
Dans les flancs caverneux un chêne séculaire
A de son roi proscrit accueilli la misère :
Qu’il brille dans le ciel, cet astre généreux,
Asile hospitalier des princes malheureux.
Du ciel depuis trente ans observant l’harmonie,
Au silence Newton condamnait son génie ;
Halley, de son ami, seul, obtint qu’Albion(20)
Apprît enfin sa gloire, et l’univers son nom.