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L’ASTRONOMIE.

Imagine en poète, et sait douter en sage :
Heureux si son génie eût douté davantage !
Il entraîne son siècle. Étrangers ses rivaux,
D’un pas mieux assuré poursuivez ses travaux.
Huygens, donne au long tube une force nouvelle(16),
Suspends le balancier à l’horloge fidèle ;
Pour prix de tes travaux, que Saturne à tes yeux
Se montre couronné du bandeau radieux.
Et toi, l’illustre auteur d’une race savante(7),
Cassini, vers Saturne à la marche si lente
Découvre à nos regards cinq astres inconnus ;
Vois les taches de Mars et celles de Vénus :
Dis-nous comment, soumis à des ordres suprêmes,
En des temps mesurés ils roulent sur eux-mêmes ;
Sur son pôle aplati fais tourner Jupiter ;
Suis ses gardes errants ; cependant que Rœmer(18)
Conquête, comme toi, de l’heureuse Lutèce,
Des flèches du soleil mesure la vitesse,
Et que vers l’équateur Halley sous d’autres cieux(19)
Cherche l’île d’Hélène et son port odieux.