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CHANT QUATRIÈME.

Des voyageurs campaient aux plaines d’Idumée,
De leur foyer s’écoule une lave enflammée :
La fougère, le nitre et le sable fondus
Avaient produit le verre à leurs yeux confondus.
Sidon bientôt reçoit leur brillante conquête ;
Rome de ses palais en décore le faîte.
Le cristal protecteur, dans nos âpres climats,
Sans repousser le jour écarte les frimas ;
Ou, d’un métal opaque opposant la barrière,
Sa surface polie arrête la lumière,
Et, renvoyant à l’œil de fidèles reflets,
Dans ces tableaux vivants nous peint tous les objets,
Venise produira ces merveilles fragiles
Ornement des palais, et luxe de nos villes.
Un art plus secourable à Florence inventé
Dans nos yeux presque éteints ramène la clarté.
Enfin chez le Batave un jouet de l’enfance
Des cristaux combinés révèle la puissance ;
Et Galilée, armé du tube audacieux,
Livre à l’homme étonné la conquête des cieux.