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CHANT QUATRIÈME.

Fragile espoir ! à peine au terme de l’année
Où l’astre s’est levé sur la terre étonnée,
Il fuit, décroît, pâlit, s’éteint pour tous les yeux,
Et sans changer de place il se perd dans les cieux.
Console-toi, Ticho ! protégeant ta mémoire,
Tes disciples savants suffisent à ta gloire ;
Ton étoile n’est plus, mais un astre plus cher,
Nous guide dans les cieux, et cet astre est Kepler(12).
Disciple indépendant, vaste et puissant génie,
Kepler a pénétré les secrets d’Uranie.
Philosophe hardi, mais sage observateur,
Son esprit entrevoit le principe moteur
Qui semble animer tout, traverse les espaces,
Et des mondes divers précipite les masses.
Moins du centre commun chacun s’est écarté,
Plus il franchit les cieux d’un vol précipité ;
Et si l’éloignement règle leur course immense,
Leur vitesse à son tour vous dira leur distance.
Les corps dont le soleil est le centre et l’appui,
Dans un orbe allongé, roulent autour de lui ;