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L’ASTRONOMIE.

À contempler des cieux les savantes merveilles,
Nul n’a depuis Hipparque employé tant de veilles.
Accordez-lui de voir l’auguste vérité ;
Qu’il soumette au compas le rayon réfracté ;
Que sa main par-delà les orbes des planètes
Aux profondeurs des cieux repousse les comètes.
Vous l’exaucez : déjà semble naître pour lui
Un astre qui jamais aux humains n’avait lui ;
Leurs yeux depuis mille ans ont compté les étoiles,
C’est en vain : de la nuit perçant les sombres voiles,
Celle-ci tout-à-coup prend son rang dans les cieux,
Et de l’heureux Ticho vient étonner les yeux.
Blanche comme Vénus, à Jupiter égale,
De l’ardent Procyon éclatante rivale,
Elle brille à la place où vers l’astre du nord
Le père d’Andromède étend son sceptre d’or.
Ô bonheur ! ô du ciel faveur inattendue !
A l’Hipparque nouveau cette étoile était due.
Sans doute l’un à l’autre attachés désormais,
Et son astre et son nom vont briller à jamais.