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CHANT QUATRIÈME.


Mais de son précurseur la gloire créatrice
L’importune ; il promet d’en saper l’édifice :
Et ce grand monument, au lieu de s’écrouler,
Repoussera la main qui le veut ébranler.
Pour sonder l’univers d’un œil sûr et rapide,
C’est peu d’être savant dans les règles d’Euclide ;
Le ciel reste muet aux esprits assiégés
De superstitions et de vains préjugés.
L’observer est un art, y lire est le génie :
Ticho n’atteignit point cette gloire infinie.
Épris de l’art qui cherche aux lambris étoilés
Les arrêts du destin à tous les yeux voilés,
Philosophe timide et savant véritable,
Il prodigue à l’erreur un zèle infatigable.
Daignez lui pardonner, chastes filles du ciel !
Des abeilles du Pinde il savoura le miel ;
Amant de la science et de la solitude,
Il confia trente ans son bonheur à l’étude :
Il aima l’art des vers. Persécuté, banni,
En fuyant sa retraite il fut assez puni.