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CHANT QUATRIÈME.

Par-delà le soleil quand leur sphère s’élance,
Plus bornée en son cours la nôtre la devance.
Par un rapide essor dans l’espace entraînés,
Aux erreurs de nos sens nous sommes condamnés.
Lois, mouvements, rapports, pour nous tout se complique ;
Observé du soleil, tout est simple et s’explique.
Il est donc vrai, tu tiens dans tes heureuses mains
Le flambeau désormais seul guide des humains !
Tu brises tous ces cieux de métal ou de verre :
Copernic a fixé les destins de la terre.
Qu’immobile à présent et remis dans ses droits
Le soleil nous dispense et ses feux et ses lois ;
Que les globes errants, que la terre elle-même,
Composent un cortège au monarque suprême,
Et, n’assignant qu’un centre à leurs orbes divers,
Qu’une loi générale explique l’univers.
Puissante vérité, tu vas enfin nous luire !
Ardent à te chercher, mais lent à te produire,
Le sage dont la main a fait briller tes traits,
Feint de douter encor et voile tes attraits.