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CHANT QUATRIÈME.

Il voyait Jupiter, Mars, et l’époux de Rhée
D’un vol capricieux traverser l’Empyrée,
S’avancer, hésiter, suspendre leur essor,
Revenir sur leur route et la reprendre encor.
Quel désordre, dit-il, constant, inexplicable,
Égare ces trois corps dans leur marche semblable.
Les étoiles sans cesse accomplissent leur tour ;
L’écharpe de Vénus enceint le dieu du jour ;
La déesse des nuits, paisible et solitaire,
Chaque mois de son orbe enveloppe la terre ;
Et ces autres flambeaux, incertains dans leur cours,
À des instants marqués l’interrompent toujours !
Est-ce une loi secrète à ces corps imposée ?
Est-ce une illusion de la vue abusée ?
Oh ! qui pénétrera ce mystère des cieux !
Et comment démentir ce qu’attestent mes yeux ?
C’en est fait ; ce problème, où sa gloire est placée,
Trente ans de Copernic assiège la pensée.
Pour lui plus de repos ; son bonheur, son destin
Est d’affranchir du doute un esprit incertain.