Il voyait Jupiter, Mars, et l’époux de Rhée
D’un vol capricieux traverser l’Empyrée,
S’avancer, hésiter, suspendre leur essor,
Revenir sur leur route et la reprendre encor.
Quel désordre, dit-il, constant, inexplicable,
Égare ces trois corps dans leur marche semblable.
Les étoiles sans cesse accomplissent leur tour ;
L’écharpe de Vénus enceint le dieu du jour ;
La déesse des nuits, paisible et solitaire,
Chaque mois de son orbe enveloppe la terre ;
Et ces autres flambeaux, incertains dans leur cours,
À des instants marqués l’interrompent toujours !
Est-ce une loi secrète à ces corps imposée ?
Est-ce une illusion de la vue abusée ?
Oh ! qui pénétrera ce mystère des cieux !
Et comment démentir ce qu’attestent mes yeux ?
C’en est fait ; ce problème, où sa gloire est placée,
Trente ans de Copernic assiège la pensée.
Pour lui plus de repos ; son bonheur, son destin
Est d’affranchir du doute un esprit incertain.