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L’ASTRONOMIE.

Notre globe exploré, suspendu dans l’espace,
A révélé sa forme, et va changer de place.
L’astrolabe, l’aimant, le tube ingénieux,
Livrent le monde à l’homme et rapprochent les cieux ;
L’art d’Euclide au compas, dans sa marche assurée,
Soumet le mouvement, l’espace, la durée,
Et bientôt tout le ciel suit de nouvelles lois.
Dans les siècles passés déjà plus d’une voix,
Proclamant les destins du Dieu qui nous éclaire,
Avait marqué sa place au centre de la sphère(10).
Mais quand la vérité trouve un facile accès,
Le préjugé l’attend pour troubler ses succès.
Faiblement aperçue et sans preuve annoncée,
Reproduite vingt fois et vingt fois repoussée,
Son destin est celui des astres qu’en leur cours
Notre œil ne reconnaît qu’après de longs retours.
Vers le pôle du nord, dans ces plaines fécondes
Où la lente Vistule épand ses froides ondes,
Un sage, l’œil fixé sur ces globes errants,
Observait de leur cours les aspects différents.