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CHANT QUATRIÈME.

Que ces enfants du Tage ont bravé de tempêtes !
Que de cieux inconnus ont brillé sur leurs têtes !
Tandis que le Bouvier et le pôle abaissé
Ont fui sous l’horizon avec le Char glacé ;
Tandis que le Dragon, qui ceint l’axe du monde,
Pour la première fois a disparu dans l’onde,
S’élève un autre pôle où le Poisson ailé(5)
Disperse les rayons de son corps étoilé :
La colombe y redit ses amours innocentes.
Déployant l’appareil de ses voiles brillantes,
Sous le tropique ardent fuit le vaisseau d’Argus,
Qui reconnaît encor la main de Canopus.
Là du caméléon se fixe enfin l’image.
L’oiseau cher à Junon étale son plumage.
Deux nuages légers flottent parmi ces feux.
La grue y vole auprès du phénix fabuleux,
Et l’hydre a déroulé ses écailles dorées.
C’est à vous, conquérants de ces mers ignorées,
C’est à vous de nommer tous ces astres nouveaux.
Ce mont vit la tempête arrêter vos vaisseaux ;