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L’ASTRONOMIE.

Vains doutes de l’esprit, préjugés du vieil âge,
Vous n’arrêterez pas un généreux courage.
Ferme dans ses desseins, les yeux vers l’occident,
Colomb s’est élancé sur l’abîme grondant.
L’horizon fuit ; la mer, se courbant sous ses voiles,
Retarde chaque jour le coucher des étoiles.
Point de bords, plus d’espoir, les vents sont déchaînés.
Entendez-vous les cris des soldats mutinés ?
Les cieux sont obscurcis, l’aiguille est infidèle(3).
« N’importe : à l’occident ! l’occident nous appelle ;
Nos yeux verront des bords et des astres nouveaux. »
Il dit, le jour renaît, un monde sort des eaux.
Par-delà l’équateur et la zone brûlante,
Deux continents aigus dans l’onde turbulente
S’avancent, et les flots, par ces caps divisés,
Offrent vers l’orient deux chemins opposés.
Gama des Portugais y conduit la vaillance.
Sur un autre océan le Castillan s’élance,
Et, surpris l’un de l’autre, ils se sont rencontrés(4)
Aux rives où le Gange épand ses flots sacrés.