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de les présenter avec toutes les richesses que la poésie emprunte à la fable, sans sortir de la vraisemblance même épique ; ces souvenirs lui étaient naturels aussi bien que la langue dans laquelle il les exprimait. M. Daru reçut les compliments empressés de tous ses amis, et ce premier succès l’encouragea à continuer son ouvrage.

Il l’avait entièrement terminé, lorsqu’une mort aussi cruelle qu’imprévue est venue le frapper subitement au sein de sa famille consternée, et l’enlever en peu d’instants aux lettres, qui charmèrent dans tous les temps les rares loisirs de son existence politique. Il comptait, retiré à la campagne pendant les derniers mois de l’année, revoir avec soin et dans ses moindres détails le poème qu’il allait livrer à l’impression ; et la pureté, l’élégance ordinaire de son style, ne permettent pas de douter qu’il n’en eût fait entièrement disparaître les taches qui pouvaient encore le déparer. L’éditeur ne se flatte pas d’un pareil succès ; mais aidé, soutenu par les conseils de quelques amis