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NOTES

DU TROISIÈME CHANT.




(1). page 91, vers 20.


..... Un fragment lance des célestes lambris.

« Les Grecs font grand bruit d’une prédiction d’Anaxagore de Clazomène, qui par ses connaissances astronomiques annonça dans la 2e année de la 78e olympiade, qu’à tel jour une pierre tomberait du soleil. Au jour indiqué, une pierre tomba dans un canton de la Thrace, près du fleuve Ægos. On la montre encore aujourd’hui, elle ferait la charge d’une charrette. Elle est enfumée et noircie par le feu. A la même époque une comète brilla pendant plusieurs nuits. Si l’on veut bien admettre cette prédiction, il faut avouer en même temps que la prescience d’Anaxagore est plus merveilleuse que le fait lui-même, et que toute notre science est en défaut, que tout est confondu, si l’on doit croire en effet, ou que le soleil soit de pierre, ou qu’une pierre ait été dans le soleil. Au surplus, on ne peut disconvenir que des pierres ne tombent du ciel assez fréquemment. Aujourd’hui encore on en révère une de ce genre dans le gymnase d’Abydos : elle est

peu volumineuse. On prétend que le même Anaxagore avait prédit qu’elle tomberait au point central de la terre. Une autre est révérée à Cassandrie, nommée aussi Potidée. Une colonie y a été conduite à cette occasion. J’ai vu moi-même une pierre pareille dans la campagne des Vocontiens, où elle était tombée peu de temps auparavant. »

(Pline, Hist. nat. , I. ii , § 59.)