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lois ; on conçoit enfin avec quelle peine un auteur parvient à faire entrer dans ses vers quelques-uns de ces termes consacrés par la science, que les périphrases ne remplacent qu’imparfaitement, et dont s’effarouchent trop souvent l’harmonie de notre poésie, la délicatesse de notre oreille ou la susceptibilité de notre langue.

Ces considérations n’arrêtèrent pas M. Daru. Au mois d’avril 1827 il avait déjà terminé les deux premiers chants de son poème ; il voulut alors pressentir en quelque sorte le goût, l’opinion du public, et récita quelques fragments de son second chant dans une des séances de l’Académie Française. L’essai fut heureux. Non-seulement on s’accorda à trouver de la grâce, de la variété dans le style, des détails techniques poétiquement rendus, mais on sut gré à l’auteur d’avoir mis dans la bouche d’Orphée ces traditions mythologiques, ces explications bizarres de la sphère céleste, imaginées par l’antiquité, et qu’il ne pouvait pas sérieusement rapporter lui-même. L’interlocuteur qu’il a choisi était libre au contraire