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CHANT TROISIÈME.

La main de son auteur le grava sur la pierre
Du temple que Canope ouvrait à la prière(31) ;
Et long-temps l’étranger qui visitait ces lieux
Sur ces murs éloquents lut l’histoire des cieux.
      Les siècles vont passer sur ces doctes ruines,
Mais Rome jusqu’au Nil étendra ses rapines,
Rome, toujours livrée aux durs travaux de Mars,
Apporte l’esclavage et disperse les arts.
La ville d’Alexandre a vu sa gloire éteinte,
Les sages dès long-temps ont fui de son enceinte,
Et des travaux par eux légués à l’avenir
Elle conserve à peine un vague souvenir.
Il fut un monument, palais de la science,
Qui des fils de Lagus dit la munificence.
C’est là qu’incessamment se déroulaient aux yeux
Les écrits rassemblés par un zèle pieux ;
Là du monde savant l’illustre colonie,
Au papier confiait les trésors du génie.
L’ambitieux César descendu sur ce bord,
Embrase ses vaisseaux, assiégés dans le port,