Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
L’ASTRONOMIE.

Sur les mers au pilote ils serviront de guide.
Voyez-vous de Memphis l’altière pyramide ?
Son immense contour, cent vingt fois mesuré,
Du globe où nous marchons exprime le degré (30).
      Les révolutions de la sphère éclatante,
Et tout ce qu’entrevit l’antiquité savante,
Et les astres comptés, qu’à la voûte d’azur
L’œil put voir rayonner sous le ciel le plus pur,
Et tant d’heureux travaux si dignes de mémoire,
D’un autre Ptolémée éternisent la gloire.
« Quel pouvoir a, dit-il, suspendu dans les cieux
Ces astres qui sans cesse y marchent à nos yeux ?
Dans un ordre immuable ils poursuivent leur route,
Au ciel qui les entraîne ils sont fixés sans doute ;
Mais, sans voiler ces feux, quelques globes errants
Tracent plus près de nous des orbes transparents,
Et des cieux de cristal, que perce la lumière,
Se recourbent sept fois sur la nature entière. »
      Tel fut dans l’Orient ce système inventé,
Mélange de l’erreur et de la vérité.