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L’ASTRONOMIE.

Il dessina la sphère, aida l’agriculture,
Et de l’art des devins méprisa l’imposture.
      Voyageur courageux, cherchant un ciel nouveau,
Pythéas vers le nord dirigea son vaisseau.
Là du sommet glacé d’un mont Hyperborée
Il observa des nuits l’importune durée,
Et ces temps où Phébus, toujours à l’horizon,
Ne fait qu’un jour sans nuit de toute une saison(22).
      De la docte Uranie expliquant les mystères,
Ces sages la montraient sous ses formes austères.
Elle illustra leurs noms, mais, par un nouveau choix,
Du plus brillant génie elle emprunta la voix.
Sur un mont escarpé dont le faîte domine
Les vagues que Céos renvoie à Salamine,
S’élève un temple antique à Pallas consacré.
Là, le divin Platon, de sages entouré(23),
Aux vents tumultueux, à la voix des abîmes,
Mêlait la gravité de ses accents sublimes ;
Il disait la sagesse enfantant l’univers,
Et des mondes flottants les célestes concerts :