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L’ASTRONOMIE.

Une femme paraît, qu’Apollon même inspire ;
Ses doigts harmonieux s’égarent sur sa lyre ;
Et le chantre thébain, muet d’étonnement,
Laisse tomber la sienne en son ravissement.
Cette femme chantait les sphères immortelles,
Les travaux de Titan et ses retours fidèles,
La lumière et le feu sur les corps répandus,
Tous les bienfaits du ciel jusqu’à nous descendus,
Et cette âme incréée, invisible et féconde,
Qui meut, soutient, anime et répare le monde.
      Transportés aux beaux jours du naissant univers,
Admis dans l’Empyrée aux célestes concerts,
Tous les Grecs, se levant à cette voix divine,
Proclament le triomphe et le nom de Corine :
Mais elle : « Retenez des transports trop flatteurs,
« Hellènes ; si ma voix a su toucher vos cœurs,
« Ce n’est point que Pindare ait en moi sa rivale :
« Il chantait d’un mortel la palme triomphale ;
« Je célébrais l’Olympe et ses rapides feux :
« Son talent fut plus beau, mon sujet plus heureux :