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CHANT TROISIÈME.

Part, s’éloigne, revient et règne dans l’espace.
Quand l’hiver trois cents fois au printemps a fait place,
L’oiseau, qui de ses jours sent le terme approcher,
Vient à l’autel sacré confier son bûcher ;
De myrrhe et d’aloès lui-même le compose :
Sur ce lit de parfums enfin il se repose,
Cherche d’un œil éteint la lumière du jour,
Et son dernier adieu monte au divin séjour.
C’en est fait ; mais du ciel un trait part, l’encens fume ;
Dégagé tout-à-coup du feu qui le consume,
Le phénix rajeuni, plus brillant et plus beau,
S’élance du brasier qui devient son berceau,
Et toute la nature, en le voyant paraître,
Retrouve en lui le dieu qui s’éteint pour renaître.
La ville d’Hélion sur son fertile bord
Des cendres du bûcher recueille le trésor,
Et l’Égypte salue avec des cris de joie
L’astre resplendissant que le ciel lui renvoie.
Pars, Pythagore, et va du phénix ranimé
Raconter la merveille au Céphise charmé(15).